Ostensions – Eymoutiers

Homélie – Rameaux 2020

Jésus homme libre.

Ses adversaires avaient voulu par deux fois le lapider, mais chaque fois Jésus échappe. Ce n’est pas son heure. Il veut entrer librement dans Jérusalem. C’est ce que nous raconte les 4 évangélistes. Ils nous délivrent un bel enseignement au moment où Jésus va livrer sa vie.

Il entre dans Jérusalem, monté sur un petit âne. C’est dire qu’il n’entre pas pour conquérir, prendre possession de la ville. Certes il est roi, mais pas à la manière du monde. Il est roi puissant car il est capable de renoncer à la puissance ; c’était la tentation du désert : celle de la puissance et du pouvoir sur des royaumes, celle de la capacité de se déjouer de la nature « jette-toi en bas », fais un exploit. Il renonce à cette puissance parce qu’il est capable de renoncer à la puissance. Belle liberté de Jésus ! Puisse-t-elle être la nôtre !

Il entre, monté sur un petit âne, celui des laboureurs de son temps. Ce petit âne le porte, mais lui, il porte en son cœur la vie des pauvres. Et le petit âne est bien chargé de ceux et celles qui peinent dans la vie ! Jésus n’entre pas à Jérusalem le cœur vide mais chargé de ses trente ans à Nazareth où il a appris à travailler, à mener une vie d’homme dans son village ; il entre, chargé des rencontres qu’il a faites, de l’espérance qu’il a fait renaitre chez les malades et les pécheurs. Il porte, en sa chair d’homme et de Fils de Dieu, la vie des petits et des pauvres et par là toute l’humanité, aujourd’hui dans l’angoisse du Covit-19.

Il entre, monté sur un petit âne. Et les gens acclament Jésus, « fils de David, loué soit Dieu, hosannah ! » pensant qu’il allait changer la face d’Israël. Plus, il va même changer la face du monde mais pas comme l’espère la foule ! Il va labourer et ouvrir un chemin nouveau en exposant sa vie lourde des faiblesses humaines aux forces du mal ; mais ces forces du mal seront brisées car en Jésus, en croix, à l’intime de son humanité défigurée par les douleurs du monde, demeure le Fils de Dieu. Le mal, au plus vif de la mort, est alors crucifié, la mort vaincue, le paradis ouvert. Victoire de l’Amour porté par le petit âne, humble familier de la peine des hommes.

Il entre, monté sur un petit âne pour s’abaisser, « se vider de lui-même », jusqu’à mourir comme un esclave, pour nous accueillir en lui et nous donne, en nous, la capacité d’une VIE ETERNELLE. C’est alors que le Père « relève » Jésus, obéissant jusqu’à mourir. Victoire de notre Dieu, dont par la lettre de Saint Paul aux Philippiens.

En ce jour des Rameaux, la passion de Jésus nous est contée pour que nous nous laissions toucher par tant d’amour portant la condition humaine, avec son cortège de misères et de grandeurs où se mêlent trahison (Juda), reniement (Simon-Pierre), aveuglement et haine (chefs du peuple), conversion (Marie-Madeleine, Zachée), mais aussi actes de bonté (Bon Larron).

Drame de la condition humaine, toujours. « C’était nos douleurs qu’il portait » (Isaïe). Que de douleurs aujourd’hui à travers le monde ! Portons-les, avec lui, dans notre prière.

Beauté de la condition humaine comme cette pauvre femme, veuve, pauvre qui met dans le tronc tout ce qu’elle avait pour vivre (Luc, 21) ; c’est cette beauté que nous voyons aujourd’hui chez les soignants, les oubliés comme les éboueurs, les agents techniques des hôpitaux et combien d’autres qui sont sans voix publique, mais humbles serviteurs de leurs frères et sœurs. Portons-les dans notre prière.

Aujourd’hui, par grâce du baptême, nous savons désormais que si nous rejetons le mal, comme le mendiant rejette son manteau (ce qui encombre) pour courir à Jésus, si comme le centurion nous laissons tomber nos armes pour le contempler à la croix, si comme la samaritaine nous abandonnons nos cruches (nos esprits consuméristes) pour annoncer le Sauveur à nos Relais paroissiaux, alors nous sommes vainqueurs avec le Christ, vivants dès aujourd’hui avec lui, « disciples-missionnaires ».
« je connais une femme qui a su abandonner sa tentation d’accaparer des terres qu’on lui offrait en agrandissement, pour annoncer à son village :  «  discutons ensemble pour savoir qui d’entre nous a besoin de ces terres pour vivre ». Vraie disciple-missionnaire au nom de sa foi !

Le buis toujours vert, nous le mettrons, après la Crise sanitaire, à la croix de nos maisons, entre les bras du Christ pour qu’il nous garde dans ses bras et nous comble de sa miséricorde et de son amour afin de vivre, au quotidien, à sa ressemblance.

Bonne Semaine Sainte, cœur de notre foi.                                      

Père Gilles

 

A la Cathédrale avec notre évêque. C’est une opportunité de nous réunir tous ensemble, ceux qui le peuvent, autour de notre évêque. C’est « faire famille » sur notre territoire limousin ! C’est créer un « espace spirituel commun » pour nous rappeler que nous avons un SAUVEUR. « Rien ne peut nous séparer de l’amour qu’il nous porte. »

Saint Paul, lettre aux Romains chapitre 8, 34-39 (à lire en ce temps d’épreuve)

« Le Christ Jésus est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, il intercède pour nous :

alors, qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? la détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le glaive ? En effet, il est écrit : C’est pour toi qu’on nous traite en brebis d’abattoir. Mais, en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés.

J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur.

 

  • Avec Notre évêque :    Dimanche des rameaux, 5 avril, à 11 h (RCF, Facebook, chaine du diocèse. Les rameaux que vous aurez en main, avec foi, vous seront bénis vraiment.
  • Avec notre évêque : Mardi Saint, 7 avril 11 h (RCF, Facebook, chaine du diocèse). Bénédiction de l’huile des malades et des catéchumènes, consécration du saint Chrême (baptême, confirmation, sacrement de l’ordre pour les prêtres)
  • Ave notre évêque :     Jeudi Saint, 9 avril 18 h 00, Célébration de la Cène (RCF, Facebook, chaine du diocèse).
  • Avec notre évêque : Vendredi saint, 10 avril, 18 h 00, Office de la Croix. (RCF, Facebook, chaine du diocèse). Possibilité pour chacun d’entre nous de prier le chemin de Croix avec le « chemin de Croix » que propose notre Paroisse (reçu par e-mails, présent sur le site de la paroisse et de «ostensions-eymoutiers »), de prier le chapelet en méditant les mystères douloureux du Rosaire: Agonie de Jésus, flagellation, couronnement d’épine, portement de croix, crucifixion)
  • Avec notre évêque :   VEILLEE PASCALE, 11 avril, à 21 H 00 (RCF, Facebook, chaine du diocèse). Christ est Ressuscité. Il est vraiment ressuscité !
  • Avec notre évêque : Jour de Pâques, 12 avril à 11 H 00 (RCF, Facebook, chaine du diocèse).

Le fichier PDF de l’Homélie :  Homélie Rameaux 2020