Message de Mgr François Kalist

 

(Extrait de la lettre Pastorale de Mgr François KALIST, évêque de Limoges)

« En 2016, d’avril à juillet, auront lieu les grandes ostensions septennales. Le Limousin cultive le paradoxe, en matière d’expression religieuse. C’est un pays peu pratiquant, volontiers anticlérical, mais où la religion populaire continue à tenir une grande place. Si la messe ne rassemble guère les foules, en revanche les pèlerinages, fêtes patronales, célébrations mariales, petites et grandes ostensions, processions autour des reliques des saints, attirent encore beaucoup de monde. Les ostensions limousines ont été inscrites en 2013 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO.
Les ostensions septennales ne concernent pas tout le diocèse. Elles se déroulent traditionnellement sur une aire géographique limitée. Mais elles font indiscutablement partie de la culture diocésaine, marquée dans son ensemble par le culte des saints. Elles contribuent à son image et à son rayonnement.
Si profondément enracinées soient-elles dans la vie du diocèse de Limoges, les ostensions limousines sont tout autre chose qu’un programme liturgique gouverné par l’évêque. Cependant, pour ce qui me regarde, voici comment je souhaiterais en orienter la préparation, à l’approche du grand rendez-vous de 2016.
Il convient de revenir à la source. Au Xe siècle, alors que la guerre et la maladie apparaissent comme des maux indomptables, le peuple de Dieu demande l’intercession des saints pour en guérir la société. Au XXIe siècle, d’autres maux nous affligent et nous éprouvons un pareil sentiment d’impuissance à les conjurer.
Je propose donc que l’on commence par identifier les maux de notre société actuelle, ceux que nous percevons, dont nous souffrons personnellement et ceux qui font souffrir les autres autour de nous (maladie, violence, solitude, échec, chômage, drogue, prostitution, etc.).
N’oublions pas les maux dont nous sommes les acteurs et les promoteurs. Il faut repérer ces complicités avec le mal, non par souci d’introspection ou obsession de la culpabilité, mais pour s’engager sur un chemin de conversion et de miséricorde.
Il faut repérer aussi, en nous et autour de nous, les attentes de guérisons, physiques, morales, spirituelles. Que désirent, qu’espèrent, profondément, nos contemporains et nous-mêmes ?
Enfin, il s’agit de lutter contre le mal. Que pouvons-nous faire ? Quelle guérison, quelle réconciliation, quelle consolation, quelle libération pouvons-nous apporter ? Le recours à la prière des saints ne nous exonère pas d’un engagement résolu contre la violence et la haine, pour que, dans notre monde, l’Evangile de l’amour et de la vie soit annoncé et mis en oeuvre.
Voilà des questions pour les confréries, bien sûr, et pour les comités, mais ces questions concernent de la même manière toutes les communautés chrétiennes. Ainsi, toute l’Eglise diocésaine pourra-t-elle s’impliquer dans une même démarche préparatoire aux ostensions de l’année 2016. »
Extrait de la lettre Pastorale de Mgr François KALIST, évêque de Limoges -Toussaint 2014.