Ostensions – Eymoutiers

L’univers enchanté de Laure

7 rue de la République, se trouve un magasin « au cOchOn Dingue ». Là le chaland se laisse attirer par des objets drôles. Nous sommes chez Laure, une céramiste formée à l’école de céramique de Marseille. Voilà plus de 3 ans qu’elle a posé son art dans cette ville d’Eymoutiers chargée d’histoire, insérée dans un écrin de verdure. D’origine champenoise, ayant grandie à la ferme familiale, elle cherchait un pays qui fleure bon la senteur des plantes et des fleurs et la sensualité de la terre. Le toucher de la matière, qu’elle cuit à 1020 degrés, est en effet sa passion. Les couleurs viennent de la glaise elle-même, car Laure, dans son art comme dans son style de vie, aime la simplicité et le naturel avant tout. De ses mains surgissent des oiseaux, des lapins, des chouettes, des cochons et toute sortes d’animaux, tous aussi drôles les uns que les autres. Sur l’étal les yeux du visiteur se laissent ravir ; ils se remplissent d’expressions amusées, depuis le cochon ébahi, la chouette rieuse, l’oiseau espiègle jusqu’ à la grenouille tapie au ras du sol en quête de fraicheur.

Les « êtres vivants » de la nature sont comme transfigurés pour parler au cœur des enfants, comme au cœur des adultes pour éveiller un espace imaginaire où chacun a de secrètes résonnances évocatrices. Laure ne s’en cache pas : « j’ai gardé mon cœur d’enfant ». Ce cœur, elle voudrait le faire dialoguer avec une foule de gens grâce à ces drôles de figures, « personnages » étranges et décalés que son regard fait surgir de la glaise informe, grâce aussi à des toiles avec des femmes et des arbres, à des marottes où le tissu vient vêtir la terre avec douceur. Laure aime ses visiteurs auxquels elle propose, outre des pièces exceptionnelles, des « personnages » à petit prix. Ses interlocuteurs, lors de prestations comme animatrice d’art, ce sont ceux des maisons de retraite, des écoles, du « Monde allant vers… », des marchés. Laure aime transmettre par les mains un savoir-faire. « Les mots me manquaient, dit-elle, et soudain je me suis mis à écrire deux livres de petites histoires, l’un avec douze portraits de femmes et l’autre avec douze portraits d’animaux. » – Soufflons-lui d’écrire des Fables dans l’actualité, à la manière de La Fontaine ! – Dernièrement ses livres viennent d’être exposés au Salon du livre à Paris, témoins d’une réelle créativité en territoire Pelaud.

Venez rendre visite à Laure, vraie Pelaude, amoureuse d’un pays soucieux de beaux espaces créatifs et de mixité sociale.

Site : http://www.aucochondingue.com/  

Gilles Gracineau